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Fiche édifice : 134
Commune : Bourg-en-Bresse (Ain, France)
Rédacteur de la notice : Jacquemont Muriel
Type : Hôpital
Architecte : Louis Dupasquier, Georges Curtelin, Charles Curtelin
Autres intervenants : Chanut, Gauthier, Salin (entrepreneurs), Fournier (menuisier), Gervais Bettola (peintre plâtrier)
Fonction : Les anciens bâtiments de l'hôpital psychiatrique hébergent aujourd'hui pour certains les services administratifs départementaux, pour d'autres ils sont en attente d'une reconversion.
Datation : Epoque contemporaine
Modifications : Des bâtiments sont modifiés selon l'usage souhaité.
Description : L'emprise actuelle de ce qui a pu être l'hôpital de la Madeleine correspond à un état de 1869. À cette date, les sœurs de Saint-Joseph achètent le terrain dit du fond du jardin, où se trouve le pavillon Sainte-Marie, nommé le "Château". Seules les constructions les plus anciennes situées à l'emplacement actuel de la cité judiciaire ont disparu ainsi que leur tènement. La parcelle d'environ 7 hectares est délimitée par les avenues Pierre Semard, de la Victoire, Alsace-Lorraine, le boulevard Paul Bert et une venelle privative. Le mur d'enceinte est toujours présent sur une grande longueur, avec une hauteur variant entre 3 et 6 mètres. La majorité des bâtiments est en périphérie : Saint-Joseph (détruit en 2021), Sainte-Thérèse, Saint-Antoine, le château d'eau, la porterie, Sainte-Anne, Saint-Raphaël, la chapelle, la pharmacie et les logements des sœurs (les Glycines). Celui de Sainte-Marie, est au centre de sa parcelle ainsi que le bâtiment 13. Malgré un étalement des constructions dans le temps, un modèle architectural est repris : les murs sont en moellon avec chaînages d'angle en pierre taillée provenant de la carrière de Montmerle (Revermont). La brique est visible en arcature au-dessus des ouvertures. Le parc garde sa configuration de la fin du 19e siècle. Une belle allée de platanes le scinde en deux. La partie est, la plus ancienne, conserve la trace de la répartition en carrés du jardin vivrier. Un muret, témoin de la division cadastrale napoléonienne, est toujours présent, ainsi qu'un petit kiosque à la croisée de deux allées. Côté ouest, le jardin dit à l'anglaise est intact et encadre le "Château". Un muret en arc de cercle limite l'espace devant la façade principale. La zone entourant le bâtiment 13 privilégie les places de parking et les allées de circulation goudronnée.
Matériaux gros oeuvre : Pierre non taillée,Pierre taillée,Brique,Béton
Matériaux ouvertures : Pierre taillée,Brique,Béton
Matériaux couvertures : Zinc,Tuile mécanique,Tôle
Historique : La prise en charge des personnes indigentes évolue avec la société. Les établissements vont prendre des noms différents au cours des siècles : maladrerie, hôtel-Dieu, hospice, asile, dépôt de mendicité, hôpital. Pour tenir ces établissements, les ordres religieux sont toujours sollicités pour leur charité. Les sœurs de l'institution Saint-Joseph le sont dès 1826, année où elles concluent un traité avec le Préfet qui leur confie l’asile pour femme de la Madeleine. Dès 1828, les premières constructions sortent de terre : loges, première chapelle. Les Mères supérieures qui dirigent l'établissement relèvent de nombreux défis. De nouveaux bâtiments sont construits puis rénovés, améliorés toujours en fonction de la réglementation des soins et du nombre croissant de patientes. En 1858, les terres dites du Mail sont achetées (le long de l'avenue de la Victoire), en 1869 celles dites du fond du jardin. Sur ces nouveaux espaces, sont édifiés Saint-Raphaël (fiche 129), Sainte-Anne (fiche 130), le "Château" Sainte-Marie (fiche 131) et le château d'eau (fiche 140). L'évolution du parc suit celle des achats et des destinations de chaque parcelle. Sainte-Marie, hébergeant des patientes issues de milieu aisé, est entouré d'un jardin d'agrément avec des arbres remarquables comme les cèdres encore présents aujourd'hui. À l'est, les jardins potagers et vergers, cultivés par les patientes du régime commun, occupent l'essentiel du parc. En 1902, 1118 patientes sont prises en charge par 150 religieuses. Georges Curtelin est sollicité dans les années 30 pour agrandir la chapelle (fiche 126) mais aussi dans les années 50 pour augmenter les surfaces de bâtiments. Des projets d'aménagements sont également conclus pour améliorer et rentabiliser les usages de Sainte-Anne et Saint-Raphaël et repenser l'entrée du site par l'avenue de la Victoire. En 1970, les sœurs commandent à l'architecte Charles Curtelin (fils de Georges Curtelin) un bâtiment pour y installer leur administration et leurs archives : le bâtiment 13 (fiche 136) est alors créé. En 1972, les sœurs Saint-Joseph cèdent finalement le site de la Madeleine à l'ORSAC (Organisation pour la Santé et l'Accueil). L'évolution des soins avec une diminution d'hospitalisation et une gestion des patients en hôpital de jour incite à rassembler tous les services sur un seul lieu, celui de Saint-Georges. De la fusion entre les deux établissements naît le Centre Psychothérapique de l'Ain. La Madeleine en tant qu'hôpital ferme ses portes en 2000. Le Département de l'Ain et la Ville de Bourg-en-Bresse deviennent propriétaires des lieux. Les constructions les plus anciennes sont démolies et font place à la nouvelle cité judiciaire. Saint-Joseph (fiche 127), vendu à un investisseur privé, a été détruit en 2021. Les bâtiments de la pharmacie et des logements vont hébergés un espace d'animation sociale. Les serres sont en attente de reconversion. Les services du Département occupent totalement Sainte-Marie et le bâtiment 13, très partiellement Sainte-Anne et Saint-Raphaël. Les étages de ces deux bâtiments ainsi que Sainte-Thérèse et Saint-Antoine attendent de connaitre leur devenir. Des réhabilitations sont prévues. De même pour le parc, toujours caché derrière son enceinte de murs ou de bâtiments, il attend d'être réinvesti par les habitants de Bourg-en-Bresse.
Geolocalisation WGS84 : 46.20241433221482 - 5.2173954248428345
Protection : Inscrit ISMH (inventaire supplémentaire des MH) 22-10-2013
Documentation : Agnès Bureau, Saint-Georges et Sainte-Madeleine, de l'asile à l'hôpital, Musnier-Gilbert, 1998, Médiathèque Roger Vailland, Bourg-en-Bresse / FL 505753; Monsieur le Chanoine Beau, Histoire des Soeurs de sainte Madeleine, 1950, Service patrimoine culturel de l'Ain / 18 HIS; Hôpitaux Saint-Georges et Sainte-Madeleine / Dépôt du CPA, Archives départementales de l'Ain / H-dépôt CPA 1512 à 1519; Charles Curtelin, Plans directeurs Sainte-Madeleine, 1969, Archives départementales de l'Ain / Hôpital Sainte Madeleine H-dépôt CPA 1491; Atlas général des alignements de 1875, feuille 16, Sainte Madeleine , 1875, Archives municipales de Bourg-en-Bresse / 1Fi157; Charles Antonin, Quartier de la Madeleine - Vue aérienne - Photographie noir et blanc, 1964, Archives municipales de Bourg-en-Bresse / 582W024; Initial Consultants, In Situ paysages et urbanisme, Bruno Morel, Dicobat, Etude patrimoniale et de programmation urbaine du site de la Madeleine, Ville de Bourg-en-Bresse, 2016, Service Patrimoine Culturel du Département de l'Ain